DES MILLIONS D'AMIS
Comment mettre
des taureaux en bouteille
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Saviez-vous que l'on peut mettre des taureaux en bouteille ? L'insémination artificielle est une pratique répandue chez les éleveurs. Visite commentée dans le meilleur des mondes de la gent bovine. Aujourd'hui, un taureau breton peut féconder une vache alsacienne sans bouger de son box. Ou presque : deux à trois fois par semaine, le taureau va faire un petit tour en salle de monte où l'attend un boute-en-train, en l'occurrence, un paisible boeuf. Pour les jeunes taureaux, la sortie, la vue d'un bovin et la présence de l'inséminateur les mettent dans un état d'excitation qui atteint très vite son paroxysme... D'un coup de rein, le taureau envoie dans le vagin artificiel tenu par l'inséminateur, sept millilitres en moyenne de semence. Aussitôt congelé dans l'azote, le sperme va servir à l'insémination artificielle des vaches. "Les taureaux plus âgés attendent leur tour en regardant. Cela les échauffent de voir ce film X en quelque sorte" explique André Faillenet, directeur du centre d'insémination de Pierry, dans la Marne. Neuf taureaux sur dix sont "recalés" L'insémination artificielle pour les bovins s'est généralisée très rapidement pour une raison essentiellement génétique. |
"Il faut sans arrêt améliorer la race, augmenter les rendements laitiers. L'insémination artificielle permet de sélectionner les semences des meilleurs taureaux" souligne André Faillenet.
Pour obtenir ces incessantes améliorations, les taureaux sont soumis à un test très strict dès un an. Plus de 70.000 doses de semences par taureau sont congelés. Chaque semence de taureau va servir à inséminer des vaches jusqu'à ce que 80 "filles" naissent de ces unions artificielles. La comparaison des résultats laitiers de ces ╥jeunes filles╙ permet de reconnaître les taureaux qui assureront la meilleure descendance.
Chaque année, 40 taureaux essentiellement de la race "prim'holstein" sont soumis à ce test. La sélection est implacable. Au bout de quatre ans en moyenne, neuf taureaux sur dix sont "recalés" et vendus aux abattoirs. Et parmi les élus, un sur deux seulement sera gardé pour la qualité de sa semence. Mais rare est celui qui mourra de sa belle mort : produire toute sa vie et régulièrement une semence en phase avec l'exigence génétique du moment est exceptionnel...
Elodie WEYMEELS |